Rouge Ferrari pour une suprême routière. Le rouge lui va bien à la bête. Les lignes incisives, mais arrondies de la partie avant correspondent bien au message que veut distribuer Honda avec cette VFR. Je suis là, j’ai de la patate, mais je fais dans le soft !
Si le top case se révèle pratique pour un éventuel passager, il paraît un peu suspendu dans le vide…..comme ça. Pour le reste, la partie carénée avant offre une protection efficace et ce n’est finalement qu’en roulant lentement où à l’arrêt que le pilote se mouillera les jambes.
Technique.
Pas tout nouveau, mais toujours en complète évolution le V4 asymétrique montre la maîtrise de Honda dans la construction moteur d’une part, et la réalisation de motorisations puissantes, mais contrôlable par un large plateau de pilote, d’autre part. Le 1200 ccm développe 173 ch et donne 129 Nm de couple, tout cela, sur pas tout à fait 300 kgs. Autant dire que cela décoiffe. Une boîte automatique à double embrayage supporte l’ensemble et le transmet à la roue. Bon d’accord, nous vous entendons déjà… une boîte auto ! Séquentiel serait le mot juste. Deux petites palettes sont un peu dissimulées sur la poignée gauche habituellement réservée à la manœuvre de l’embrayage. Pour un néophyte, la surprise est totale. Les repères habituels sont absents. Qu’est-ce que cet engin où la jambe gauche ne sert plus qu’à garder l’équilibre, et où la main gauche sert tout un coup à propulser ou ralentir la machine ?
Rassurez-vous, on s’y fait très vite et même plus, on y prend plaisir. La conduite en devient presque facile, si il n’y avait ce flottement, ce manque de sensibilité où la boîte a de la peine à gérer une finesse de dosage, mais uniquement à très basse vitesse (5-10 Km/h)
Pour le reste, la fourche avant réglable a un débattement de 120 mm et le mono-amortisseur Prolink réglable permet un réglable précis, selon son goût ou son désir.
Le freinage est assuré par des freins à double disque de 320 mm à l’avant avec étriers à 6 pistons et ABS et soutenu à l’arrière par un disque simple de 275 mm avec étrier à 2 pistons et ABS. La transmission est hydraulique et la boîte à six rapports. Le prix de la bête 16'990.00
Notre test
Prise de contact.
Nous l’avons déjà mentionné il faut passer la surprise de l’absence de levier au pied gauche pour se retrouver de suite face à une série de boutons et manettes. Tout d’abord, il y a un espèce de gros truc en plastique épais. Une nouvelle commande importante voit le jour : le frein à main ! Comme notre monture ne peut engager de vitesse à l’arrêt il lui faut bien un moyen de la tenir en place, d’où ce « gros truc ». Enfin, on s’y fait vite, et bientôt il fait corps avec la machine. Pour le reste, tout est à sa place. Le tableau de bord centré sous la bulle diffuse ses informations au travers petites loupiotes dans la partie supérieure et d’informations digitales disposées autour d’un grand compte-tour analogique.
Avec une hauteur de selle de 80 cm, l’enfourchement n’est pas acrobatique et le maintien de la moto à l’arrêt ne pose pas non plus problème.
Messieurs, start your engine ! Feulement du quatre cylindres et démarrage en souplesse. Passé le temps d’apprentissage (rapide) du maniement des vitesses, on prend goût au joujou. La machine est à la fois douce et sensible. La masse disparaît en roulant. Les transferts de force et de masse sont onctueux. Bien sûr, vous avez 172 ch à disposition et ceux-ci sont à vos ordres. Vous voulez y aller en douceur, du style je suis avec Maman, donc je me calme, jusqu’à, si je m’appelais Rossi. Bon d’accord, la machine a de l’embonpoint et doit être pilotée de la même façon avec respect. N’oubliez pas les 172 ch. Afin d’affiner les sensations, essayez les réglages de gestion de boîte auto S pour sport et D pour drive ou plus simplement « doux ». Deux mondes, deux motos, un prix. Le cardan transmet tout cela sans état d’âme. Cool ou nerveux, il affiche présent !
De la moto dans son essence. D’agréable pour le voyage avec une position de conduite qui ne mettra pas votre dos tout à fait en bouillie sur de longs trajets, à joueuse lorsque vous titillez la bête. Une machine qui vous offre un roulage de qualité quelle que soit l’utilisation à laquelle vous la dédiez. Malheureusement, elle est limitée à 250 km/h. Bon d’accord, on ne va pas tous les jours en Allemagne, mais enfin !
Jean Louis Vidal – juin 2012
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