L’expérience, moteur de la réussite: Le pilote automobile Marcel Fässler relève de nouveaux défis
Marcel Fässler, l’un des meilleurs pilotes suisses toutes générations confondues, a décidé de renoncer à la compétition automobile au plus haut niveau. Triple vainqueur des 24 Heures du Mans, l’ancienne star du DTM prend la direction du département sport automobile de Sportec (Porsche, Lamborghini et KTM). Le Schwytzois participera également activement au développement du simulateur F1 d’Alfa Romeo Racing ORLEN.
Il y a 37 ans, Marcel Fässler effectuait ses premiers tours de roues aux commandes d’un kart. En novembre dernier, le Schwytzois mettait fin à une carrière riche de succès internationaux en participant aux 12 Heures de Sebring, en Floride. Extrait de son étourdissant palmarès:
• Trois victoires aux 24 Heures du Mans avec Audi (2011, 2012, 2014)
• Champion du monde d’endurance FIA en 2012
• Trois fois vice-champion du monde d’endurance FIA
• Vainqueur des 24H de Spa, des 24H de Daytona et des 12H de Sebring
• Trois victoires en DTM sur Mercedes (2000 à 2003)
Quand bien même il a dit adieu aux circuits internationaux, Marcel Fässler n’en reste pas moins fidèle au milieu de la compétition automobile. Fort de son immense expérience, le Schwytzois de 44 ans prend la direction du département sports motorisés de Sportec. L’objectif? L’écurie suisse devrait mettre à terme un pied dans le monde de l’endurance, discipline dans laquelle l’Alémanique a brillé durant de nombreuses années. Mais pour l’heure, c’est encore Fässler qui s’exprime derrière un volant. Il teste actuellement la toute nouvelle KTM GTX, représentée en exclusivité par Sportec. «Une voiture de course très excitante», précise-t-il.
Pas le temps de souffler pour ce père de quatre filles, lequel se rend régulièrement à Hinwil où, en sa qualité de pilote de développement, il prend place dans le nouveau simulateur de formule 1 d’Alfa Romeo Racing ORLEN. «Une mission formidable pour laquelle je me sens honoré et qui me procure beaucoup de plaisir», relève ce sportif éclectique, vainqueur notamment de la redoutable „Inferno-Rennen“, à Mürren, la plus grande course de ski au monde réservée à des amateurs. L’ambassadeur du TCS continuera par ailleurs à mener ses propres cours de conduite sportive du TCS et, au titre de consultant auprès de mySports, à commenter les courses de formula E.
«Je suis très heureux que la transition entre ma carrière de pilote et ma nouvelle orientation professionnelle se soit opérée naturellement», raconte-t-il. «C’est la preuve que le travail accompli jusqu’à aujourd’hui porte ses fruits et que mon expérience en tant que pilote me servira à l’avenir.» Si Fässler est reconnu pour son coup de volant hors pair, c’est aussi un sportif apprécié pour son fair-play. Des qualités qui s’expriment pleinement la nuit tombée dans les épreuves d’endurance.
Ascension rapide
Fils d’un talentueux pilote amateur, Marcel découvre très tôt le monde de la course automobile. Grâce à une recherche déterminée de sponsors et ses bons résultats en karting, il gravit marche après marche, jusqu’à la monoplace. A 17 ans, il part en France et s’affirme face à la concurrence internationale, remportant un programme réservé aux espoirs sur quatre roues. Durant plusieurs années, et ce sans que le petit monde du sport automobile suisse n’y prête attention, il roule dans diverses monoplaces au pays de son idole de l’époque, Alain Prost. Son parcours prend une nouvelle dimension lorsqu’il accède au championnat d’Allemagne de formule 3, reléguant derrière lui les plus grands talents européens. Son titre de vice-champion suscite l’intérêt de Norbert Haug, alors chef de la compétition chez Mercedes, lequel l’intègre dans le team d’usine en DTM. Durant quatre saisons, Fässler fait partie de l’élite mondiale de la catégorie des voitures de tourisme. Rookie of the Year, il remporte plusieurs victoires ainsi que de nombreux podiums, pole positions et meilleurs tours. Consécration pour le Schwytzois: des tests en formule 1 pour McLaren et des engagements en tant que pilote de safety car en F1.
Le passage de Mercedes à Opel ne coïncide pas avec sa meilleure période en DTM. Après le retrait d’Opel, il participe à des courses de moindre importance, et ce dans différentes catégories. En 2010, Audi l’engage comme pilote d’usine. Le début d’une seconde carrière internationale qui va largement étoffer son palmarès. Sous les couleurs d’Ingolstadt, il truste les victoires en endurance, du Mans à Spa en passant par Interlagos, Bahrain, Silverstone, Sebring et Austin, collectionnant les places sur le podium et remportant un titre de champion du monde ainsi que trois trophées de vice-champion du monde dans la série FIA WEC, ce qui lui vaut également d’accéder au „Hall of Fame“. Après le retrait d’Audi, Fässler rejoint le team d’usine Corvette aux Etats-Unis, accumulant là encore victoires et podiums lors de courses d’endurance classiques, comme Sebring et Daytona.
Le moment choisi par Fässler pour se retirer du sport automobile professionnel ne relève pas du hasard. Histoire de réussir sa reconversion, le pilote de Gross n’entendait pas pas trop tarder avant d’entamer sa deuxième carrière professionnelle. Un pari réussi, à l’heure de jeter un dernier coup d’oeil dans le rétro: «Enfant, je poursuivais un grand rêve, celui de devenir un pilote de premier plan. Je suis fier d’avoir pu tracer un chemin qui m’est propre. Travailleur honnête et acharné, persévérant, je suis toujours demeuré fidèle à ma passion. Des qualités qui m’ont permis de grimper sur le toit du monde. J’ai tout donné et j’ai pu réaliser bien plus que je n’aurais pu imaginer.» Et Marcel Fässler de faire parler une nouvelle fois son coeur: «Un grand merci à toutes celles et à tous ceux qui ont toujours cru en moi et m’ont apporté leur soutien. Toutes et tous ont largement contribué à mes succès.»
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